Un méga-lotissement fortement contesté
A l’origine de tout, il y a la volonté de la société immobilière Neufcour – issue des familles et des sociétés exploitant jadis de nombreux charbonnages dans la région liégeoise – de valoriser les vastes étendues de territoires qu’elle possède en y développant des projets immobiliers.
Si les origines lointaines du projet qui concerne la zone des Haïsses-Piedroux à Chênée remontent au début des années ’80, c’est en 2011 que le projet actuel commence vraiment à prendre forme. Il est rendu public lors d’une réunion de présentation en juin 2014. Cet énorme projet immobilier de plus de 500 logements suscite l’opposition d’une grande partie de la population. Un collectif d’habitants se constitue et prend le nom de « Au NON de Chênée ». Lors de la première phase de l’enquête publique, des centaines de personnes marquent leur opposition au projet.
A l’automne 2014, l’asbl liégeoise urbAgora publie un dossier très documenté qui critique de manière détaillée le projet Neufcour, formule une proposition alternative en matière de développement du logement (sur la friche de l’ancien site industriel de Cuivre et Zinc / LBP également situé à Chênée) et avance l’idée de créer un parc métropolitain sur une vaste zone d’espaces verts et de terres agricoles de 300 hectares à cheval sur Chênée, Beyne-Heusay, Romsée et Vaux-sous-Chèvremont (incluant la zone visée par le projet Neufcour).
La Plateforme Ry-Ponet
Dans la foulée se constitue en janvier 2015 une coordination (qui prendra par la suite le nom de Plateforme Ry-Ponet) pour défendre ces perspectives. La Plateforme réunit au départ trois associations : l’asbl urbAgora, Au NON de Chênée et Autour des Orchidées (un collectif d’habitants d’un quartier de Grivegnée constitué lui aussi en réaction à un projet immobilier disproportionné). Rejointe peu à peu par un nombre grandissant d’habitants de Chênée et des environs, elle se transformera en novembre 2016 en une association citoyenne reposant sur des adhésions personnelles.
Dès sa création, la Plateforme met en oeuvre un important travail d’information de la population et de popularisation du projet de parc, notamment par de nombreuses promenades guidées à travers le site, des séances publiques d’information, des contacts avec de nombreuses associations, une fête annuelle,…
Le grand test de l’enquête publique
La société Neufcour dépose finalement son projet en avril 2017 et l’enquête publique a lieu en juin. La Plateforme coordonne un énorme effort d’information et de mobilisation. 4.773 courriers d’opposition à ce projet totalement inapproprié et destructeur de l’environnement arrivent au service de l’Urbanisme de Liège. Devant cette marée, la société Neufcour décide début septembre de retirer provisoirement son projet… tout en annonçant son retour en 2019.
Des avancées pour le parc du Ry-Ponet
Forte de ce succès, la Plateforme accentue son travail en faveur de son projet de parc. En octobre et novembre 2017, les conseils communaux de Chaudfontaine et de Liège prennent position en faveur d’un parc du Ry-Ponet tandis que celui de Beyne-Heusay réaffirme sa volonté de protéger les espaces verts de la commune. En juin 2018, la Plateforme publie un Mémorandum synthétisant son argumentation en faveur du parc ainsi qu’un Appel aux élus et candidats reprenant ses revendications. Cet appel est signé par une cinquantaine de candidats de tous les partis à Liège et de deux des trois listes présentes à Beyne-Heusay. Découvrez-les ici. Fin juin, Liège-Métropole (conférence des bourgmestres de l’Arrondissement de Liège) signe elle aussi à l’unanimité cet Appel.
Soutiens et solidarités
Au fil du temps, de nombreuses associations ont apporté leur soutien à la Plateforme Ry-Ponet et au projet de parc. C’est le cas notamment d’Inter-Environnement Wallonie, de Natagora, de Nature et Progrès, du syndicat agricole FUGEA, … Découvrez-les ici.
D’autres se sont aussi intéressés à notre projet. Ainsi, pendant l’année académique 2017-18, des professeurs de la faculté d’Architecture de l’Université de Liège ont fait travailler des groupes d’étudiants sur des projets d’aménagement possibles de Chênée, de ses différents quartiers et de l’espace du parc du Ry-Ponet.
De son côté, la Plateforme a noué des liens avec divers collectifs en lutte contre des projets immobiliers ou autoroutiers dans la région liégeoise, comme le groupement CHB, Un Air de Chartreuse, le collectif Nalvaux, l’Association du Ry des Moulins, Vert&Vie,… ainsi que des associations de défense du patrimoine, comme Le Vieux Liège et SOS Mémoire de Liège.
La Plateforme a aussi pris part à la création en avril 2018 du réseau wallon-bruxellois Occupons le Terrain qui se présente comme « un réseau de collectifs et d’associations pour préserver les territoires et les ressources, construire des alternatives, développer des solidarités ».
Un nouveau défi
En janvier 2019, la Plateforme lance un nouveau projet : créer une coopérative pour acheter la ferme Sainte-Anne, située au coeur du parc, afin d’y créer un lieu de maraîchage, une ferme pédagogique, un point d’accueil pour les promeneurs du parc et des classes vertes, … Avec une ambition affirmée : « Le moment est venu de faire battre le cœur du parc du Ry-Ponet ».
Si cette courte présentation vous a intéressé, vous pourrez retrouver une analyse plus fouillée de notre histoire et de notre expérience dans deux textes adoptés par l’Assemblée Générale de notre Plateforme en février 2018. Le premier présente un bilan des trois premières années (2015-2017) Découvrez-le ici et le deuxième les perspectives pour l’année 2018. Découvrez-le ici.
Rejoignez-nous 🙂
Nous souhaitons bien entendu développer et approfondir
le soutien à notre action. Si vous êtes actifs dans une association dont vous pensez qu’elle pourrait nous apporter son soutien, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. Et si vous souhaitez vous engager personnellement, n’hésitez pas à prendre contact directement avec nous.