Les relevés biologiques du Site du Basse-Ransy Nord (2006)

Projet

Dans le cadre du projet “Pays des Terrils”, Natagora a été chargé de réaliser un relevé biologique entre avril et septembre 2006. Ce relevé avait pour but une meilleure connaissance de la biodiversité des terrils et la réalisation d’un plan de gestion visant à assurer une protection optimale du site.

Comme pour les autres terrils analysés dans le cadre de ce projet, un rapport a été dressé à l’issue des relevés biologiques. Il est téléchargeable en cliquant sur l’image ci-dessous.

Cliquez sur l’image pour télécharger le rapport complet

Conclusion des observations

Les relevés ont permis de mettre en évidence que “Malgré sa taille restreinte, le terril de Basse Ransy Nord constitue un des sites les plus intéressants d’un point de vue floristique et faunique. De nombreuses espèces non observées ou franchement rares sur les autres sites du projet, sont notées sur ce terril. Cela s’explique par les raisons suivantes :

  • très grande diversité des végétations avec un gradient complet allant des végétations pionnières des pentes mobiles thermophiles aux boisements de chênes pédonculés en passant les pelouses thermophiles, les friches et les fourrés ;
  • position géographique du site à proximité de la Meuse qui représente un couloir migratoire et de dispersion important pour la faune et la flore.”

L’intérêt biologique est particulièrement marqué pour l’entomofaune qui comporte des espèces peu communes, voire exceptionnelles, comme le criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), le grillon des champs (Gryllus campestris), la thécla de la ronce (Callophrys rubi), la coccinelle noire (Exochomus nigromaculatus), la coccinelle des landes (Chilochorus 2-pustulatus), la cicindèle champêtre (Cicindela campestris)…”

Parmi les 111 plantes recensées sur le terril, le rapport pointe la présence de 19 espèces d’intérêt qui sont peu communes sur les terrils, remarquables, naturalisées et/ou protégées. Le tabouret calaminaire (Thlaspi caerulescens calaminare) en fait partie.

Menaces

Le rapport indique que “la pérennité de cette diversité biologique remarquable est loin d’être assurée. En effet, plusieurs menaces pèsent sur le site :

  • l’invasion des pelouses et des friches par la renouée du Japon ;
  • l’invasion du site par la coccinelle asiatique qui menace les espèces rarissimes du site ;
  • la surfréquentation du site par les badauds (piétinement, dépôts d’immondices, feux…).”

Recommandations

“Ce site mérite véritablement une attention particulière dans sa gestion si l’on souhaite conserver ces espèces remarquables. Voilà pourquoi un rapprochement entre la commune de Chaudfontaine et l’asbl Natagora (sous forme de convention) pourrait s’envisager afin d’aider la commune à gérer de façon optimale le site sans pour autant compromettre le développement touristique du site.”

Plan de gestion

“Afin de maintenir la biodiversité sur ce terril remarquable, les principales mesures recommandées sont :
1 : La gestion conservatoire des milieux ouverts par un entretien ponctuel et léger afin d’éviter la colonisation forestière des friches et des pelouses ;
2 : La gestion conservatoire des fourrés, des lisières et des boisements afin de conserver sur le site des zones préforestières de transition entre les milieux ouverts de type friche et les milieux boisés ;
3 : L’élimination par arrachage du massif de renouée du Japon avec exportation de la plante en dehors du site (les produits issus de l’arrachage devront si possible être brûlés !) ;
4 : La gestion de la problématique liée à la coccinelle asiatique en menant des campagnes de contrôle de l’espèce ;
5 : La sensibilisation des badauds fréquentant le site afin de réduire les pressions négatives comme les piétinements intempestifs et les feux ;
6 : La pose de nichoirs et de refuges artificiels pour oiseaux et insectes (coccinelles,
hyménoptères…) afin d’accroître les possibilités de reproduction et d’hivernage sur le site.”

Site de Grand Intérêt Biologique n° 2450

Depuis les inventaires dressés par Natagora, le terril de Basse-Ransy Nord est devenu le Site de Grand Intérêt Biologique n°2450.

Sa description est la suivante :

“Situé dans le Condroz ardennais, à cheval sur les communes de Liège et Chaudfontaine, le terril de Basse Ransy Nord présente un intérêt écologique évident. Cette ancienne exploitation minière est caractérisée par une certaine hétérogénéité dans son relief et une diversité de milieux comme les pelouses thermophiles, fourrés, lisières, boisements, etc. A l’abandon suite à la fermeture du charbonnage en 1932, le site a depuis été colonisé par une flore variée avec au moins 110 espèces végétales différentes, ce qui est très élevé un site aussi restreint (1 ha). Parmi les espèces remarquables, on y trouve notamment le tabouret calaminaire (Thlaspi caerulescens subsp. calaminare), le criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), l’argus vert (Callophrys rubi) et trois espèces de coccinelles rares. L’orvet (Anguis fragilis) et le lézard des murailles (Podarcis muralis) seraient également présents sur ce site qui est très propice à l’établissement de ces reptiles.”


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