Guy Delhasse, auteur engagé

Clapton a tué ma femme (et pas loin du Ry-Ponet) !

Etonnant petit bouquin que ce « Clapton a tué ma femme ! ». Car il est le premier à mentionner la beauté des paysages du Ry-Ponet et la lutte de notre Plateforme pour les préserver.

Ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas d’un essai d’urbanisme ou d’un ouvrage sur les luttes citoyennes.

Ce roman de gare, comme son auteur l’appelle, est un petit polar dans lequel un enquêteur amateur, professeur de religion de profession, démarre une enquête quand un(e) ami(e) vient lui demander de l’aide et se débrouille avec les moyens du bord, forcément assez limités. Cette enquête est surtout prétexte à décrire la déambulation de Denis Lapierre dans sa ville.

Si vous êtes Liégeois, vous apprécierez certainement ses rencontres avec des piliers du Liège qui bouge et résiste (en V.O . ou sous pseudo) avec la regrettée Madeleine Mairlot et « sa » Maison Rigo, Jean-Paul Brilmaker et son Blues-Sphère, Alain Pire et son Experience,… 

Au sujet du Ry-Ponet, Guy Delhasse trouve important que les romanciers prennent position et proposent un regard engagé sur la beauté du site, comme il nous en a fait part lors de la promenade littéraire qu’il a organisée ce 29 août 2020.

Et c’est ce qu’il fait au travers de son polar dont nous ne résistons pas à vous partager un extrait (vous le trouverez page 68) :

« Jeudi, congé. L’air est pur. Le vent est un souffle. Mes pas sont déterminés à me faire monter une sorte de petit col qui rappelle les monts flamands que l’on devine à la télé le jour du tour des Flandres. Je connais ces lieux depuis mon adolescence. À ma droite, le creux concassé de la fin de la Vesdre qui vient jeter ses eaux grises dans les flancs de l’Ourthe. La vallée dorlote les toits de ses dernières usines. À ma gauche viennent se jeter dans mes pieds les talus des champs labourés. Il n’est pas dix heures. Le Ry-Ponet propose ses charmes à découvert. Il se fait poumon pour respirer la joie d’être resté vert. Il est libre, libre à l’air, il vibre sans ce peloton de maisons qui l’auraient défiguré.

J’ai le temps de prolonger la marche jusqu’au sommet. Je pense à ces promoteurs repartis pour ranger au placard les plans d’un éco-lotissement qui allait avaler 60 hectares de belle terre sur les 300 de la superficie totale du plateau. Nous savons, tous, citoyens moyens que nous sommes que pour faire accepter une destruction de paysage, il est de bon ton de lui donner de l’ « éco ». Trop de rouges zones à bâtir dans les plans de secteur, trop de vertes pilules à nous faire avaler pour nous faire croire que tout est « éco machin » , dans les projets d’urbanisation… Ce fut le petit Larzac du coin : les associations et la plateforme citoyenne Ry-Ponet ont remporté la première bataille. L’extension des faubourgs ne se fera pas. Je peux comprendre parfaitement l’œil des promoteurs qui sont ceux des vautours sur leurs proies mais je salue de mon pas énergique la victoire des citoyens. Attention. Un promoteur est un loup solitaire qui attend la fatigue du troupeau pour croquer les mollets des plus faibles. Le site du Ry-Ponet est sauvé pour un présent proche. »

Si vous souhaitez entendre Guy Delhasse parler de son roman et du Ry-Ponet, visionnez ce reportage produit par RTC.


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