L’analyse des cartes historiques sur une période d’environ 250 ans allant de 1777 (carte de Ferraris) jusqu’à la fin du 20e siècle (carte IGN, 1997) a mis en évidence le développement de l’urbanisation jusqu’à l’enclavement complet de l’espace ouvert central : le site du Ry-Ponet.

Le Ry-Ponet : un espace ouvert témoin de l’anthropisation de nos paysages
L’analyse de l’évolution historique du Ry-Ponet met en évidence le caractère anthropisé du paysage (figure 2). Le relief naturel y a été profondément remanié suite à l’arrivée du chemin de fer et à l’exploitation minière. Le cours d’eau qui donne son nom au site a été enterré et les boisements se sont peu à peu réduits pour faire place à l’activité agricole.
L’urbanisation s’est développée tout autour du site, suivant les lignes de croissance des vallées de la Vesdre et de la Meuse ainsi que de la nationale qui relie Liège à Herve. Cette urbanisation hybride, compacte dans les vallées et plus diffuse sur le plateau, a fini par enclaver complètement l’espace ouvert central. Certains terrils ont été aplanis pour faire place à l’urbanisation ; d’autres subsistent et ont été valorisés à proximité de l’ancienne voie de chemin de fer.
Le « vide » qui subsiste au Ry-Ponet n’est rien d’autre que l’envers du décor du passage de la ville industrielle à la ville diffuse. C’est, à ce titre, un paysage culturel, porteur de nombreuses traces du passé qui méritent d’être valorisées, à l’image de ce que l’on voit dans d’autres villes, qui ont choisi de préserver d’anciens paysages miniers au titre de leur valeur écologique, culturelle et didactique (voir par exemple le site de la Arboleda à Bilbao).
Extrait de l’atlas 1 de la CPDT :
Les paysages sont intimement liés à la vie des hommes
et de leurs communautés. En Wallonie, jusqu’au milieu du
19e
siècle, la vie est restée essentiellement rurale, en lien
avec les ressources de la terre. Les profonds changements
dûs à la révolution industrielle n’ont pas fondamentalement
modifié la physionomie des campagnes. Mais depuis le
milieu du 20e
siècle, la société urbaine imprime fortement
sa marque à ces lieux, induisant dans certains cas une
urbanisation des paysages, voire même, créant de
nouveaux paysages.
Retracer les grands traits de cette évolution, c’est offrir
des repères chronologiques mais surtout des clés de
lecture de nos paysages actuels pour en comprendre les
changements et mieux réfléchir à leur l’avenir.