Le houx (Ilex aquifolium)

L’arbre de la vie

Dans la mythologie grecque, le houx est l’arbre de la vie car il reste vert toute l’année et offre ses fruits aux oiseaux en hiver.

Il peut vivre 300 ans. Sa croissance étant très lente, il atteint généralement 10 mètres de hauteur, rarement plus.

Un peu de botanique…

Les feuilles du houx sont alternes [1], souvent épineuses, vert ombre et luisantes à la face supérieure et persistantes. Le houx est toujours vert même en hiver.

Les fleurs blanches se regroupent en petits bouquets à l’aisselle des feuilles de l’année précédente et donnent des fruits rouges.

Le houx est hétérophylle, c’est-à-dire que la forme de ses feuilles est variable, allant des feuilles hérissées de piquants jusqu’à des feuilles à bord entier en passant par tous les stades intermédiaires, et cela sur un même individu.

Cette hétérophyllie semble liée à l’âge des rameaux puisque les feuilles à bord entier se rencontrent généralement sur les branches élevées du sommet de la canopée (rameaux plus âgés) alors que les feuilles piquantes sont portées par les branches basses et les rejets (jeunes rameaux). Des études récentes suggèrent que l’existence de cette diversité foliaire pourrait constituer une adaptation à l’herbivorie (au broutage).

En effet, il a été observé que :

  • les feuilles d’arbustes très épineux sont broutées moins souvent par les grands mammifères ongulés (bovins, caprins, chevreuil et chevaux) que les feuilles d’arbustes moins épineux, ce qui montre que les piquants dissuadent les consommateurs.
  • le broutage d’un pied de houx peut induire localement une spinescence [1] plus importante : les rejets issus de rameaux broutés présentent toujours une croissance annuelle plus faible tout en produisant des feuilles plus petites et très épineuses.

La pression de sélection exercée par les herbivores sur les populations de houx aurait conduit à une spinescence plus importante des feuilles des rameaux de la base des arbustes, lesquelles sont plus accessibles aux herbivores.

La même observation peut être faite chez le chêne vert (Quercus ilex). A titre de comparaison, signalons que chez le lierre, l’hétérophyllie semble plutôt liée à la floraison.

Un peu d’étymologie

Le nom Ilex fut donné au houx par confusion avec le chêne yeuse ou chêne vert (Quercus ilex) possédant des feuilles à bords épineux. Le nom aquifolium est composé des mots latins acus (auguille) et folium (feuille).

Le nom français, houx, vient d’un ancien nom germanique de la plante, huls ou hulix puis hos et hous au XIIème siècle.

La symbolique du houx

Depuis la nuit des temps, le houx passe pour porter bonheur parce qu’il reste toujours vert. Il symbolise la continuité de la vie pendant le repos hivernal. Ainsi, la veille de Noël, il était suspendu dans les maisons afin d’en éloigner les sortilèges et les maladies.

La signification du houx comme symbole de vie éternelle se reflète dans son nom anglais, holly, qui est relié au mot holy (saint, sacré). Dans le rituel celtique du houx accompli la nuit précédant le solstice d’hiver, les branches de houx étaient récoltées et installées dans la maison comme protection contre la sorcellerie, la foudre et la mort. De là provient l’expression « holy day » (jour saint, sacré), plus tard transformée en terme profane « holiday » (vacances, jour férié).

Ses usages et ses propriétés

Le bois homogène, dense et souple, s’utilise pour la marqueterie, le placage, la fabrication de manches et de cannes…

L’écorce entrait dans la préparation de la glu des oiseleurs.

Toutes les parties de la plante sont toxiques : 20 à 30 baies suffisent à tuer un adulte.

Où vivent les houx ?

C’est une espèce de demi-ombre et forestière. On la retrouve souvent plantée dans les haies et les jardins comme arbre d’ornement.

Le houx préfère les sols humides, argileux et riches. Il tolère les sols calcaires, mais est plus fréquent sur les sols acides.

Les houx dans le Parc du Ry-Ponet

Haie de houx mélangés au charme et à l’érable champêtre de la rue Sainte-Anne. 


[1] Les feuilles sont alternes si elles sont situées isolément le long de l’axe de la tige, en opposition aux feuilles opposées situées par 2 en face à face le long de la tige.

[2] port et distribution des épines à la surface des parties d’un végétal


Cet article a été rédigé par Sandra Moreels, membre de la Plateforme Ry-Ponet, mais également du Cercle des Naturalistes de Belgique.


Pour aller plus loin


SUIVANT

“X” →