Le bassin de visibilité d’un point (viewshed)
Le bassin de visibilité d’un point correspond à l’ensemble des espaces visibles depuis ce point.
Un observateur qui se tient à un point, à une hauteur donnée, voit des éléments constitutifs de la nappe du paysage (sol, bâti, végétation…).
Le bassin de visibilité est composé de l’ensemble des éléments visibles sur les 360° entourant le point de l’observateur.
La lecture du bassin de visibilité se fait en plan, comme représenté ci-dessous où un trait de coupe est dessiné à un endroit semblable à celui de la coupe schématique ci-dessus.
Quel outil pour calculer un bassin de visibilité ?
L’utilisation de logiciels SIG (Systèmes d’Information Géographique) permet le calcul informatisé du bassin de visibilité d’un point sur base d’un modèle numérique de terrain. Celui-ci est une couche de données (chargée dans le logiciel) représentant la modélisation du relief de la « nappe visible » constituée tantôt du sol (s’il est nu), tantôt des massifs végétaux ou encore des masses bâties.
Le logiciel QGis (logiciel gratuit) est un exemple de logiciel qui permet de faire ces calculs.
En plus de charger les bonnes couches de données, il est important de définir des paramètres, notamment :
- localisation précise (en X,Y) du point de calcul
- hauteur du point de calcul (par exemple à une hauteur de 1m60 correspondant à la hauteur du champ de vision d’une personne moyenne)
- distance limite du calcul (rayon) au-delà de laquelle le calcul n’est plus pertinent car l’œil humain ne permet plus de perception. Cette distance limite dépend des conditions météorologiques. Il est raisonnable de penser qu’elle peut globalement être fixée à 12 km en Belgique.
Déductions : intervisibilité / effets visuels
L’intervisibilité est le fait qu’un point est visible à partir d’un autre point.
Ainsi, le calcul d’un bassin de visibilité d’un point ‘A’ montre l’ensemble des points qu’il voit, et donc l’ensemble des points d’où il est vu.
Le bassin de visibilité d’un point permet donc de déterminer les effets visuels d’un point sur son environnement, et réciproquement par le principe d’intervisibilité (voir ci-avant). Il s’agit là, non pas d’un jugement, mais d’une simple mesure de l’ampleur visuelle. Connaissant l’effet, nous pouvons alors mesurer l’impact d’une éventuelle modification de la situation existante (ex : un projet de construction, la plantation ou l’abattage d’un massif végétal, etc.) en croisant le bassin de visibilité avec d’autres données, dont la connaissance du site impacté.
Par exemple, si ce site est totalement boisé et qu’aucune vue n’y est accessible, un effet important aura un impact négligeable (pour autant que le site reste boisé). À l’inverse, un projet pourrait avoir un effet modéré sur une zone particulièrement sensible car protégée pour ses qualités paysagères, mais son impact sera alors jugé beaucoup plus important.
Déterminer l’impact revient donc à juger l’effet en fonction du caractère sensible ou non d’autres paramètres.
De même, l’évaluation de la sensibilité des points de vue aux altérations potentielles se fait selon le même principe, en croisant les données obtenues par le calcul du bassin de visibilité (effet) avec les zones potentiellement urbanisables du plan de secteur, ou même la connaissance avérée de projets de construction, pour en mesurer l’impact.
Bassin de visibilité cumulatif (viewshed cumulatif)
Le bassin de visibilité cumulatif de plusieurs points est le résultat de la superposition de leurs viewsheds individuels. Il permet ainsi de « graduer » (par une échelle de couleurs) les zones visibles de manière cumulative par tout ou une partie des points considérés.